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Rrose Selavy est une cousine à moi
4 avril 2014

L'estime de soi, est-ce que ça s'apprend?

Je fais partie des gens plutôt optimistes, de ceux qui voient le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, de ceux qui préfèrent retenir le meilleur même si le pire nous construit aussi. Si les petits étaient excités toute la journée du mercredi et qu'ils m'ont fait la misère, mis les nerfs en pelote, fait tourner chèvre, vrillé les nerfs, pété un câble, bref c'était le dawa... Je préfère retenir les éclats de rire de ma puce devant les deux nouveaux pensionnaires du rez-de-chaussée: deux gros matous postés derrière la fenêtre comme deux agents des douanes; ou le bisous magique de mon fils sur mon front quand je lui ai demandé de faire moins de bruit car j'avais un peu mal à la tête. Je suis une fille plutôt positive. J'aime voir les bons côtés des gens et mettre un couvercle sur les mauvais. Malheureusement ça s'applique à tout: sauf à moi! Et oui! De ma personne je retiens beaucoup plus le mauvais que le bon. L'estime de soi, la confiance en soi, j'en manque cruellement. Attention! Aux mauvaises langues qui ne me connaissent pas ou peu, je n'écris pas cet article pour m'entendre dire: "Mais non! Tu es super, géniale, cultivée..." Pas de fausse modestie. Ne vous méprenez pas, j'écris ici pour échanger sur le manque de confiance en soi. 

Alors bien sûr, on connaît tous des jours de "moins bien". Qui n'a jamais eu envie d'aller se recoucher en voyant sa tête le matin dans le miroir, qui ne s'est jamais dit qu'il allait sécher le dîner de ce soir sous peine de se sentir comme Juste Leblanc dans Le dîner de cons ou qui n'a jamais repensé avec un pincement au coeur à un moment où il a manqué de répartie? (à part peut-être ce type qui y pense en se rasant?). Sauf que dans mon cas, ces moments reviennent trop vite, trop souvent à mon goût. Et cela ne date pas d'hier.

Pour Descartes "Cogito Ergo Sum", pour moi Je doute donc je suis. Tout le temps je doute de moi, je vis dans le doute, je suis pétrie de doutes, JE suis le Doute! Même au restaurant au moment du dessert je doute. Plus sérieusement, du plus loin que je me souvienne, j'ai été une petite fille timide. Est-ce que la petite fille que j'étais doutait déjà d'elle? Je ne le pense pas. L'enfant que j'étais ne se disait pas "Ho mon Dieu, je ne connais pas les capitales d'Europe, quelle quiche je fais!" Non je suis comme ça. Peut-être me manque-t-il le chromosome "CONFIANCE EN SOI", et puis le chromosome "ROULE DES MECANIQUES". J'ai commandé aussi le chromosome "SENS DE LA REPARTIE" mais celui qu'on m'a livrée a un bug (sans doute une version Beta): il fonctionne avec quelques minutes voir quelques heures de retard.

Adolescente, ça n'était pas bien mieux. J'étais la tête pensante de ma classe, celle qui ne dit rien mais qui a les meilleurs résultats scolaires, celle qui fait les devoirs des autres afin d'attirer leur sympathie. Maigre consolation, ma professeur de français fut la première fan de ma plume. Quand elle aimait mes rédactions, elle les lisait à voix haute à toute la classe pendant que je virais rouge cramoisie et que j'essayais de me cacher derrière mon pupitre. Avec les garçons, j'étais un peu comme Raj dans The Big Bang Theory (bah oui on a les références qu'on peut - je n'ai pas du lire la note en bas de page du PACS qui décrivait le package "chéri + séries pourries geek"): muette, maladroite et malheureuse (les 3 M quoi...) Cela dit, je ne retiens pas ça de ma période adolescente, Dieu merci... Je préfère encore me souvenir des belles choses...

Aujourd'hui, à 35 ans, les choses ont un peu évoluées, heureusement. Je suis consciente de mes qualités: je suis loin d'être bête, je suis une vraie gentille et pas vraiment une mocheté (bon d'accord, sauf certains matins, ceux qui succèdent à une nuit durant laquelle je me suis levée trois fois pour, au choix, retrouver un doudou, apporter un verre d'eau ou consoler d'un cauchemar). Cela dit, ça parait simple en théorie mais en pratique c'est encore autre chose. Mais je persiste à éviter de faire les choses de peur d'être médiocre. Je suis toujours celle qui vire rouge pivoine en entretien professionnel; celle qui ne dit pas un mot quand le nombre de personnes dans la pièce dépasse cinq personnes inconnues ou dix personnes que je connais - de peur de dire des conneries. Je suis celle qui commence à s'amuser en soirée quand cette dernière est presque terminée, celle qui a enfin décidé de chanter au karaoké quand le DJ éteint la musique et que la boîte ferme, celle qui ne se tient pas droite dans l'espoir qu'on ne la voit pas? (cacher un truc qui mesure 1,75m c'est vraiment pas gagné - même derrière une masse de cheveux, je sais j'ai essayé), celle qui regrette certains statuts égocentriques jetés en vrac sur son Facebook (mais pourquoi est-ce que je me vante de rentrer dans un 38? Qu'est-ce qui me prend de m'afficher comme ça? - vous avez vu je parle djeunz?!). Mais en parlant d'égocentrisme, créer un blog n'est-ce pas LA chose la plus égocentrique qu'il m'ait été donnée de faire? Bah oui, j'écris ici, je partage des moment de vie, c'est très nombriliste! Et qui plus est: je soigne l'emballage. Je n'écris pas dans l'espoir qu'on me dise " Ha j'ai lu ton blog, c'est vraiment à chier!" (pardonnez moi l'expression). Bref, si l'estime de soi s'apprend, est-ce que ce blog ne peut-il pas être l'outil de cet apprentissage?

keep-calm-and-self-esteem-3

 

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Commentaires
T
encore un très bel article, dans lequel je me reconnais un peu...moi aussi le sens de la répartie me vient au bout de quelques minutes, moi aussi je me tais quand il y a du monde que je ne connais pas de peur de dire une connerie. ET question blog: j'ai tellement peu confiance en moi que je n'en ai pas parlé à mes proches (enfin, si, juste à quelques uns en qui j'ai une entière confiance) par peur des critiques/moqueries/ incompréhension. Mais tu as raison, c'est terriblement égocentrique de parler de soi sur la toile publique....et pourtant je ne le suis on ne peut moins dans la sphère privée!
Rrose Selavy est une cousine à moi
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